Du fait de l’activité déployée jadis par l’Institut National d’Etudes et de Recherche Agronomiques « INERA », les agrumes comptent parmi les arbres fruitiers les plus cultivés dans le sud-ouest du pays. Mais leur culture peut être implantée dans d’autres sites disponibles répondant aux mêmes caractéristiques éco-climatiques. Du reste, leurs fruits sont très consommés. Seulement, le pays se trouve actuellement confronté à des problèmes dans ce secteur.

On peut relever, en effet, que :

  • les pratiques culturales n’intègrent quasiment pas « l’arboriculture fruitière » dans le système agricole, comme cela se passe sous d’autres cieux. Un effort est donc à consentir en vue de définir une « stratégie et une politique nationale » sur la culture des arbres fruitiers ;

  • les plantations agrumicoles existant encore actuellement ont vieilli et sont pour la plupart attaquées par différents ravageurs et maladies ;

  • le matériel végétal utilisé jusqu’ici est fortement virosé ou associé avec des porte-greffes non adaptés à l’environnement de culture. Donc, ce matériel est de rendement douteux;

  • une banque de gènes n’existe plus dans le pays et le renouvellement des plantations devient ainsi hypothétique ;

  • les fruits présentés sur le marché portent les tâches de cercosporiose et les piqûres d’insectes ;

  • la qualité organoleptique des fruits est entamée par leur récolte précoce, leur transport ainsi que leur conservation dans des conditions rudimentaires ;

  • la recherche appliquée en agrumiculture est absente de façon inexpliquée et n’a plus fait l’objet d’une attention (tout est donc à faire dans ce domaine) ;

  • la situation du marché intérieur est caractérisée par un courant important d’importation des fruits et une très faible production nationale;

  • la commercialisation des fruits locaux est artisanale, informelle et non organisée. Il va de soi que cette production n’est pas enregistrée (d’où absence de statistiques) ;

  • l’industrie de transformation est quasiment artisanale pour ne pas dire inexistante. De ce fait, on retrouve sur le marché national, une quantité importante de produits importés résultant de la transformation de ces fruits.

Dès lors, on peut conclure que la filière n’est pas structurée. Les résultats économiques sont maigres. Les performances agronomiques, nutritionnelles, environnementales sont inexistantes. Pourtant les atouts sont repérables dans le pays (compétences, sol, climat, consommateurs, main d’œuvre, etc.). Aussi, une filière agrumicole organisée est absolument à préconiser, avec autant d’acteurs exerçant des fonctions multiples tant au niveau de la plantation, de la récolte, de la conservation, de la transformation des fruits et de leur commercialisation.